Les collisions en chaîne représentent 3,5 % des accidents corporels en France, soit environ 4 000 par an.
Même s’ils sont moins graves que les collisions frontales ou celles contre obstacle, ces accidents, spectaculaires et très médiatisés, causent chaque année près de 130 morts. Rien que sur autoroute, les collisions par l’arrière ou en chaîne représentent 36 % des accidents corporels et 27 % des tués.
Leur cause la plus fréquente est le non-respect des distances de sécurité, sujet qui vient de faire l’objet d’une étude pour le compte de la Direction de la sécurité et de la circulation routières au sein du ministère des Transports.
Le risque de collision arrière augmente au fur et à mesure que le trafic sur la voie (route ou autoroute) approche un débit médian compris entre 40 et 80 % de sa capacité maximale, pour décroître ensuite à mesure que l’on s’approche du seuil de saturation. La fluidité n’est pas gage de sécurité : 30 % des collisions par l’arrière se produisent avec un trafic faible et sont généralement associées au sur-risque nocturne.
Les accidents en chaîne surviennent surtout par trafic dense mais discontinu, en “accordéon”. Une situation souvent atteinte lors des périodes de déplacements domicile-travail, juste avant ou après l’heure de pointe, ainsi que les week-ends sur les voies à fort trafic.
Les observations faites pour le compte du ministère des Transports montrent que le pourcentage de conducteurs qui ne respectent pas une distance suffisante avec le véhicule qui précède est en augmentation. Ainsi, sur la voie de gauche, dans un trafic moyen, un véhicule sur cinq présente un temps “inter-véhiculaire” (la distance qui sépare deux véhicules calculée en temps) inférieur à deux secondes. Pour un véhicule sur dix, ce temps est inférieur à une seconde, et à une demi-seconde pour un sur trente.
Lorsque l’on sait que le temps de réaction d’un conducteur moyen en cas de freinage est d’une à deux secondes (quatre secondes pour un conducteur sous l’emprise de l’alcool ou de certains médicaments), et qu’il faut encore une seconde pour que le véhicule soit au maximum de sa décélération après le début du freinage, on comprend mieux l’ampleur des dégâts.
De plus, parmi les conducteurs qui suivent de très près, c’est-à-dire en ne laissant qu’un espace inférieur à une seconde, presque la moitié (40 %) dépassent les 130 km/h autorisés.